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RELATION DE LA MORT DE MM. DE GUISE. 465
qu'il fut entré en aucune méfiance dont il dût prendre prétexte pour vouloir s'éloigner d'auprès de lui, bien qu'il fut vrai qu'au préjudice de ses promesses par tant de fois réiterées de se départir de toutes intelligences, factions et menées, tant dedans que dehors le royaume, il continuoit et tenoit méme dans la ville, en divers lieux et divers tems, de jour et de nuit, de petits conseils; que cela lui déplaisoit, et donnoit ombre à la créance qu'il devoit prendre de ses actions. Puisqu'il venoit à propos, il avoit bien voulu lui en ouvrir son cœur, afin qu'à l'avenir il n'y eût plus de sujet d'entrer en ces défiances; et que pour cet effet il se comportât d'une autre façon, s'il desiroit qu'il ajoutât foi à ce qu'il lui promettoit.
Ge discours, qui dura long-tems, fut entremêlé de plusieurs propos de pareille nature, avec beaucoup de contestations, de démissions et de refus : tant qu'à la iin étant près de midy, le Roy reprenant son chemin vers le château pour aller dîner, le duc de Guise lui dit derechef que résolument il remettroit entre ses mains la charge de lieutenant géneral de ses camps et armées, à la réserve de celle de grand-maître et de son gouvernement, dont il lui demanda les survivances pour son fils. «Non, dit le Roy, je ne le veux pas; la nuit vous « donnera conseil. Et je sçavois bien ce que j'avois à « faire le lendemain matin. Il ine vouloit rendre cette « charge, pour ce que les Etats lui avoient promis de « le faire connétable, et ne m'en vouloit pas avoir l'o-« bligation. » Voilà les propres termes du Roy.
Cette action, bien que la cause en fût alors inconnue, nous étourdit d'un tel étonnement, que nous n'at-tendjons rien moins pour toute grace que de nous voir 45. 3o
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